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La Bourse de Casablanca est entrée dans une nouvelle phase de développement financier avec le lancement du marché des produits dérivés, après l’approbation par l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) du premier contrat à terme lié à l’indice MASI 20, dont la négociation a débuté officiellement jeudi.
Ce lancement reflète l’ambition du Maroc de moderniser sa structure financière alors qu’il se prépare à accueillir la Coupe du monde de la FIFA 2030 avec l’Espagneet le Portugal, renforçant ainsi l’image du pays en tant que destination d’investissement émergente et avancée.
Qu’est-ce qu’un contrat à terme MASI 20 ?
Ce contrat suit la performance des 20 sociétés les plus liquides parmi les 40 plus grandes capitalisations boursières de la Bourse de Casablanca et permet aux investisseurs d’acheter ou de vendre l’indice avec des échéances trimestrielles (mars, juin, septembre et décembre) avec un règlement en espèces. Les transactions sont effectuées en continu, selon des normes internationales, et s’adressent à des investisseurs professionnels et institutionnels.
Le contrat est calculé à 10 dirhams par point d’indice, avec une marge initiale de 1 000 dirhams, ce qui offre une grande flexibilité aux traders et améliore la liquidité du marché financier.
Dans une déclaration à Reuters, Tarek Sanhaji, directeur général de la Bourse de Casablanca, a déclaré :
« La flexibilité offerte par le marché des produits dérivés donnera de l’élan au marché principal, en attirant davantage de liquidités et de flux financiers.
Un contexte économique prometteur
Le lancement coïncide avec une période de reprise pour le marché financier marocain, avec un volume quotidien moyen de transactions augmentant de 70 % pour atteindre 37,5 millions de dollars en 2024, et une capitalisation boursière totale passant de 64,6 milliards de dollars à la fin de 2023 à 95,5 milliards de dollars en mars 2025, selon les données de Bloomberg.
Plan d’expansion futur
M. Sanhaji a confirmé que la Bourse de Casablanca envisageait de développer le marché des produits dérivés en cotant des contrats à terme sur les taux d’intérêt, des contrats sur actions individuelleset des options sur actions,ainsi que de lancer des fonds d’investissement immobilier (REIT).
C’est dans ce contexte qu’il s’est exprimé :
« Notre ambition est de relier le marché des obligations d’État au marché des actions par le biais de produits dérivés sur les taux d’intérêt, ce qui créera des opportunités d’investissement multi-actifs innovantes ».
Cette évolution s’inscrit dans le cadre des réformes structurelles lancées par le Maroc en 2021 pour renforcer l’attractivité du marché des capitaux, alors que les indices boursiers marocains sont en hausse de 36 % depuis le début de l’année, dépassant de loin le rendement moyen des marchés émergents frontaliers de 7 %.
Cette solide performance a suscité de sérieuses discussions sur la possibilité d’un retour du Maroc dans l’indice MSCI Emerging Markets après 12 ans d’absence.