Le président iranien Masoud Bakhshakin a annoncé qu’il était favorable à la suspension de la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dans une démarche d’escalade qui intervient quelques jours après les frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes, que Téhéran considère comme une violation flagrante du droit international et de la charte des Nations unies.
Les médias d’État iraniens, tels que Press TV et Mehr News Agency, ont confirmé que le président iranien avait officiellement approuvé le projet de loi, précédemment voté par le parlement, visant à suspendre toute forme de coopération avec l’AIEA, y compris l’autorisation pour ses inspecteurs d’accéder aux installations nucléaires iraniennes.
Le Conseil suprême de sécurité nationale (CSSN), qui détermine les politiques de défense, de sécurité et d’affaires étrangères du pays, était l’organe de décision final et a approuvé le projet après l’aval du Conseil des gardiens. Le conseil est composé de hauts fonctionnaires, dont le président, des commandants militaires, des ministres et des représentants des services de sécurité, et ses décisions sont effectives après la signature du Guide suprême.
La nouvelle loi interdit aux inspecteurs de l’AIEA d’entrer dans les installations nucléaires iraniennes à moins que des garanties claires ne soient fournies concernant la sécurité de ces installations et la sûreté des activités nucléaires pacifiques. Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, ne pourra pas non plus entrer en Iran ni visiter ses installations, et se verra refuser l’installation de caméras de surveillance à l’intérieur des installations nucléaires.
L’Iran est surveillé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en vertu du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qu’il a signé en 1970 et qui reconnaît le droit des États à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques en échange d’un engagement à ne pas développer d’armes nucléaires et à coopérer pleinement avec l’AIEA.
Jusqu’à récemment, les inspecteurs de l’AIEA se rendaient régulièrement en Iran, principalement pour contrôler les niveaux d’enrichissement de l’uranium dans les installations nucléaires. Après la récente attaque israélienne, l’AIEA a procédé à une évaluation préliminaire des dommages, mais la dernière décision de Téhéran limiterait sa capacité à surveiller le programme nucléaire iranien dans un avenir prévisible.