Le Maroc a signé deux accords importants visant à améliorer la gestion des ressources en eau, à la lumière des défis croissants liés à la sécheresse et au changement climatique. Les accords ont été signés entre le ministère de l’Agricultureet le ministère de l’Équipement et de l’Eau lors du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM 2025), pendant la Conférence internationale sur la gestion de l’eau pour une agriculture durable et résiliente, en présence d’une trentaine de délégations étrangères, dont des ministres de la France et de l’Italie.
Le premier accord porte sur le renforcement de la coordination institutionnelle, en particulier dans le domaine du partage de données et de prévisions climatiques précises, qui révolutionneront les décisions des agriculteurs et des planificateurs. Le ministre de l’équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a déclaré que le développement d’outils climatiques personnalisés et l’échange de données contribueront à améliorer la gestion agricole et à orienter les ressources de manière plus efficace.
Le ministre a également indiqué que le Maroc travaille à la création d’un nouveau centre international des énergies renouvelables et de l’eau, qui permettra de transférer l’expérience du Royaume en matière de dessalement de l’eau de mer à l’aide de l’énergie solaire. Selon le plan national, le Maroc prévoit de produire 1,7 milliard de mètres cubes d’eau dessalée d’ici 2030, dont 500 millions de mètres cubesseront alloués à l’irrigation, ce qui permettra d’irriguer plus de 100 000 hectares de terres agricoles à haute valeur ajoutée et de renforcer la sécurité alimentaire nationale.
Parmi les projets à caractère social et humanitaire, un nouveau contrat de nappe phréatique a été signé pour les zones touchées par le tremblement de terre. Ce contrat prévoit la mobilisation des eaux du barrage Moulay Abdessalam pour l’irrigation d’environ 30 000 hectares, dont une première phase de 10 000 hectares.
Les deux ministres ont souligné que ces mesures sont conformes aux directives royales contenues dans le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2024, qui a mis l’accent sur la nécessité de couvrir 80 % des besoins en irrigation au niveau national. Abdelaziz El Bouari, directeur de l’irrigation et de la gestion des ressources en eau au ministère de l’agriculture, a déclaré que ces accords traduisent dans la pratique une vision royale basée sur la proactivité et l’efficacité dans la gestion des défis climatiques.
Dans le cadre de la conférence, les experts et les participants ont appelé à l’adoption de modèles innovants en matière de gouvernance de l’eau, saluant l’approche participative du Maroc en matière de gestion des eaux souterrainescomme un modèle qui pourrait être adapté à l’échelle régionale face à la crise de la rareté de l’eau.