Les autorités israéliennes ont annoncé mardi que la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avait été expulsée vers son pays via la France, après avoir été arrêtée avec un certain nombre de militants soutenant la cause palestinienne, alors qu’elle tentait de briser le blocus naval imposé à la bande de Gaza.
M. Tunberg, âgé de 22 ans, se trouvait à bord de la Madeleine et faisait partie d’une flottille de militants internationaux originaires de plusieurs pays, notamment de France, d’Allemagne, d’Espagne, de Turquie, du Brésil, de Suède et des Pays-Bas. La flottille est partie le 1er juin d’Italie, dans le but d’acheminer de l’aide humanitaire à Gaza et de dénoncer la guerre et le siège imposés à ce territoire.
Interdiction maritime et déportation de masse
Lundi matin, la marine israélienne a intercepté le navire à environ 185 kilomètres de la côte de Gaza, dans une zone considérée comme des eaux internationales, ce qui a suscité une vague de critiques sur le plan juridique et des droits de l’homme.
Le Madeleine a été affrété par la Coalition de la flottille de la liberté, un mouvement pacifique international lancé en 2010 pour soutenir les Palestiniens et contester le blocus naval de Gaza, qui a exacerbé la détérioration des conditions humanitaires à Gaza, en particulier plus de 20 mois après le début de la guerre.
Réinstallation forcée et déportation de militants
Le ministère israélien des affaires étrangères a confirmé, via son compte officiel sur la plateforme X, que les militants avaient été transférés à l’aéroport Ben Gourion pour y être expulsés, et que ceux qui refusaient de signer les formulaires de départ seraient traduits devant la justice. Les activistes ont rencontré leurs représentants consulaires à l’aéroport.
Le ministère a également publié une photo de M. Thunberg à l’intérieur de l’avion qui se rendait en Suède via l’aéroport Charles de Gaulle à Paris.
Une fois sur le sol français, Greta Thunberg a publié une déclaration très ferme :
« Israël nous a kidnappés dans les eaux internationales et nous a transférés de force sur son territoire. Il s’agit d’une nouvelle violation flagrante qui vient s’ajouter à l’interminable catalogue des violations des droits de l’homme commises par Israël ».
Personnalités distinguées au sein du convoi
Outre M. Tunberg, le groupe comprenait la députée franco-palestinienne Rima Hassan,deux journalistes et six ressortissants français, a confirmé le ministère français des affaires étrangères. Des diplomates français ont rendu visite aux six détenus et l’un d’entre eux a accepté de signer un formulaire d’expulsion et de départ volontaire, selon le ministre d’État français Jean-Noël Barrot.
Barrow a ajouté dans une déclaration officielle :
« L’un des citoyens français a opté pour l’expulsion immédiate, tandis que les cinq autres ont refusé de signer, et la décision sera prise ultérieurement par la justice israélienne.
Réaction internationale et critique juridique
Ce nouvel incident a suscité des critiques croissantes de la part des organisations de défense des droits de l’homme et des observateurs internationaux, qui ont considéré l’interception du navire dans les eaux internationales et l’expulsion des militants comme une violation du droit maritime international, d’autant plus que le convoi était de nature humanitaire et pacifique.
Cet incident survient dans un contexte d’escalade des tensions régionales et internationales liées à la situation humanitaire à Gaza, alors que les appels à la levée du blocus et à la mise en place de corridors sûrs pour l’acheminement de l’aide aux populations civiles touchées se multiplient.