Le Comité national des étudiants en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie (CNEMEP) a envoyé une lettre ouverte au ministre de la santé, exprimant son mécontentement quant au retard pris par le ministère dans la mise en œuvre des termes de l’accord qui a mis fin à leur grève en novembre dernier, laissant entrevoir la possibilité d’un retour à l’escalade à la lumière de ce qu’ils décrivent comme « procrastination et mépris ».
Dans sa lettre, le comité a souligné que le ministère de la santé n’a pas honoré ses engagements, notamment celui d’augmenter la valeur de l’indemnité journalière, qui est toujours gelée à 21 dirhams, malgré l’accord de la revoir dans le cadre de l’amélioration de la situation sociale et financière des étudiants.
Le comité s’est également étonné du manque d’implication effective des étudiants dans les décisions liées à la réforme du système de formation médicale, qui était l’une des principales dispositions de l’accord qui a mis fin à la plus longue grève étudiante de l’histoire du Maroc, qui a duré du 16 décembre 2023 à novembre 2024.
La lettre indique que l’atmosphère au sein des facultés de médecine, d’odontologie et de pharmacie est de plus en plus tendueet met en garde contre une « escalade possible » si les autorités ne répondent pas aux demandes légitimes des étudiants d’une manière rapide, concrète et responsable.
L’accord signé entre les étudiants et les ministères de la santé et de l’enseignement supérieur s’est traduit, entre autres, par l’annulation de l’application du décret n° 2175.22, qui réduit la durée de la formation médicale de sept à six ans, pour quatre promotions antérieures à la publication du décret, en réponse à une revendication fondamentale figurant dans le dossier revendicatif des étudiants.
Lorsque l’accord a été signé en novembre, les étudiants se sont montrés optimistes quant à son contenu, estimant qu’il répondait à la plupart de leurs demandes, notamment en ce qui concerne les réformes de la formation et les garanties sociales.
Cependant, la situation actuelle, telle qu’exprimée par la commission, remet la question sur le devant de la scène et soulève des questions quant au sérieux de la mise en œuvre de ce qui a été convenu, alors que des appels sont lancés pour rectifier le retard afin d’éviter une nouvelle crise dans les universités marocaines.