Les autorités marocaines ont lancé une vaste campagne de fermeture des marchés aux bestiaux dans tout le pays, dans le but d’empêcher la vente d’animaux de sacrifice cette année, en application de la directive royale du roi Mohammed VI d’annuler l’abattage rituel pendant l’Aïd al-Adha, en raison de la crise économique étouffante et de la sécheresse qui ont provoqué une baisse sans précédent du nombre de têtes de bétail.
Selon des sources médiatiques locales, des instructions officielles ont été envoyées aux gouverneurs et aux travailleurs de diverses provinces et régions pour mettre en œuvre la décision, en mettant l’accent sur la fermeture des marchés saisonniers et publics qui connaissent habituellement une activité intense au cours des semaines précédant l’Aïd al-Adha.
Dans le cadre des mesures d’accompagnement, plusieurs villes marocaines ont connu des mesures supplémentaires telles que la fermeture des marchés hebdomadaires pour la vente de béliers, l’interdiction des rassemblements liés à l’achat ou à l’abattage d’animaux de sacrifice, la suspension temporaire de l’activité des abattoirs municipaux, voire l’interdiction de la vente d’outils d’abattage dans certaines zones.
Cette mesure devrait affecter un certain nombre de groupes sociaux, notamment les travailleurs saisonniers, les vendeurs ambulants et les petits commerçants qui tirent une grande partie de leurs revenus annuels de cet événement.
Le roi Mohammed VI avait auparavant appelé les citoyens à éviter d’abattre des animaux de sacrifice cette année, afin d’alléger les charges financières auxquelles sont confrontées les familles marocaines dans un contexte de hausse des prix de la viande et de baisse du pouvoir d’achat, ainsi que de préserver le cheptel national, qui a été touché par la sécheresse.
Afin de préserver la dimension religieuse de l’événement, le roi du Maroc a annoncé son intention de procéder à l’abattage rituel au nom de l’ensemble du peuple marocain, dans une démarche symbolique qui a été largement saluée par les citoyens, beaucoup considérant qu’elle s’inspirait de la Sunnah du prophète Mahomet, qui aurait sacrifié deux béliers : L’un pour lui-même et sa famille, et l’autre pour ceux de sa oumma qui ne se sont pas sacrifiés.