L’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) a annoncé que le Maroc a enregistré une baisse sans précédent des incendies de forêt au cours de l’année 2024, puisque les surfaces touchées n’ont pas dépassé 874 hectares, soit une diminution de 86% par rapport à 2023, ce qui permet au Royaume d’enregistrer la plus faible surface brûlée parmi les pays méditerranéens.
Cette déclaration a été faite lors d’une réunion présidée par le directeur général de l’Agence, Abdul Rahim Huwaimi, du Comité national d’orientation et de contrôle des incendies de forêt, qui était consacrée à l’examen des résultats de 2024 et à la préparation de la saison estivale de 2025. Le nombre d’incendies de forêt dans le Royaume au cours de l’année a atteint 382, les arbres représentant 55 % de la végétation touchée.
La région de Tanger-Tétouan-Hoceima a enregistré le plus grand nombre d’incendies avec un total de 123 incendies, soit 32 % du nombre total, tandis que la région de Fès-Meknès a enregistré la plus grande superficie touchée, soit 375 hectares, ce qui équivaut à 41 % des zones touchées.
Bien que 2024 ait été l’année la plus chaude des trois derniers siècles au Maroc et que l’année agricole 2023-2024 ait été la plus sèche, avec 46,6 % de précipitations en moins par rapport à la moyenne de référence (1991-2010), les autorités marocaines ont réussi à maîtriser 95 % des incendies avant qu’ils ne dépassent 5 hectares, tandis que seuls 3 incendies (1 % des incidents) ont dépassé 50 hectares, ce qui représente 43 % des zones touchées.
Parmi ces incendies majeurs, citons l’incendie de Bourd à Taza et l’incendie de Baghza à Tétouan, qui ont détruit à eux seuls 318 hectares. 886 personnes ont été mobilisées et 207 vols de Canadair ont été effectués pour éteindre ces incendies.
En termes de comparaison régionale, le Maroc a réussi à obtenir des résultats exceptionnels par rapport à d’autres pays méditerranéens, où le Portugal a enregistré des pertes forestières de 143 300 ha, la Turquie de 119 980 ha, l’Espagne de 42 508 ha et la Grèce de 41 855 ha au cours de la même période.
L’AIEA a attribué ce succès à de multiples facteurs, notamment à des conditions climatiques locales relativement plus favorables, au renforcement des capacités des équipes d’intervention, à des campagnes de sensibilisation ciblées, ainsi qu’à la mise en œuvre d’un vaste programme national visant à améliorer l’équipement, les machines et la coordination des efforts entre les différentes institutions.
En prévision de l’été 2025, l’ANEF a alloué un budget de 16 millions de dollars pour améliorer la préparation et l’intervention rapide afin de minimiser les effets des incendies de forêt.