Alors que les cyber-attaques visant des institutions marocaines sensibles se multiplient, l’attaque récente du site officiel de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) a suscité une vague d’inquiétudes et d’interrogations, compte tenu de la sensibilité des données personnelles gérées par cette institution, qui concerne des millions de citoyens.
Face à cette grave escalade, la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’homme a publié une déclaration ferme condamnant vivement cette attaque, la décrivant comme un « acte de sabotage » qui ne vise pas seulement une institution spécifique, mais touche à l’essence même de la confiance que les citoyens marocains placent dans leurs institutions, dans la sécurité de l’information et dans leurs droits numériques.
L’association a accusé ce qu’elle a qualifié de « parties algériennes hostiles » d’être à l’origine de ce type d’attaque, affirmant que ces parties recourent à la « cyberguerre » comme moyen d’affaiblir la stabilité du Maroc et de déstabiliser sa sécurité numérique en semant la peur et en perturbant sa trajectoire de développement.
L’organisme de défense des droits de l’homme n’a pas caché ses critiques à l’égard des institutions publiques marocaines, les tenant largement responsables de ce qu’il a décrit comme « le laxisme dans la sécurisation de leur infrastructure numérique », « l’insuffisance des investissements dans la cybersécurité » et « le non-respect des normes juridiques et techniques en matière de protection des données », en particulier les exigences de la loi 09.08 relative à la protection des données à caractère personnel.
Face à cette situation alarmante, l’Association a appelé à la création d’un « Institut national de cybersécurité », institution stratégique chargée de former et de qualifier les compétences nationales spécialisées et de renforcer les capacités de l’État à faire face aux menaces numériques croissantes.
Elle a également appelé à un plan national urgent pour protéger les droits numériques, notamment en sécurisant les sites web et l’infrastructure numérique du gouvernement, en activant le rôle du Comité national de contrôle de la protection des données personnelles (CNDP), ainsi qu’en impliquant les composantes de la société civile et les experts dans l’élaboration de politiques de prévention numérique.
La Ligue a conclu sa déclaration en soulignant que « le droit à la sécurité numérique et à la protection de la vie privée et des données personnelles n’est plus seulement une question technique, mais est devenu une composante du système des droits de l’homme », avertissant que sa négligence représente une grave violation qui doit être fermement traitée par le biais de la loi et de la volonté politique.