Le jeudi 19 juin, un gigantesque feu de forêt s’est déclaré dans la forêt des Ouadras à Ain Lahcen, dans la région de Tétouan, entraînant une intervention d’envergure des autorités qui ont mobilisé d’importants moyens humains et logistiques, dont quatre avions Canadair de la Royal Air Force (RAF), pour tenter de maîtriser les flammes.
Les incendies se sont déclarés jeudi après-midi dans les hauteurs boisées de la communauté d’Ain Lahcen, où les vents forts de l’est, connus localement sous le nom de « Cherki », associés à des températures très élevées, ont contribué à la propagation rapide et dangereuse du feu. Jusqu’à présent, le feu a consumé environ 15 hectares de végétation, principalement composée de pins et d’espèces végétales secondaires.
Dans une déclaration au journal Sahara marocain, Halim Aghaaboun, directeur régional de l’Agence nationale des eaux et forêts à Tétouan, a expliqué que l’incendie s’est déclaré en deux points proches l’un de l’autre simultanément, précisant que l’un des foyers a été maîtrisé à 90%, alors que les efforts sur le terrain pour éteindre le second foyer se sont poursuivis jusqu’à la fin de la journée, au milieu des difficultés résultant du terrain accidenté et de la densité du couvert forestier.
Mobilisation sans précédent des pompiers
Dès les premiers instants, près de 500 personnes, représentant les Forces Armées Royales, la Gendarmerie Royale, les Forces Auxiliaires, la Protection Civile, l’Office National des Eaux et Forêts, l’Agence Nationale de Récupération, ainsi que des volontaires de la population locale, qui ont joué un rôle important dans le soutien des équipes d’intervention, ont été mobilisés pour participer aux opérations d’extinction.
L’intervention au sol a été complétée par d’importants moyens aériens, quatre avions Canadair ayant effectué plusieurs sorties pour larguer d’énormes quantités d’eau sur les zones en feu. D’autres équipements, tels que des camions-citernes, des bulldozers, des ambulances et des véhicules d’intervention spécialisés, ont été mobilisés pour circonscrire l’incendie et limiter sa propagation.
Enquête judiciaire et mobilisation environnementale
La gendarmerie royale, sous le contrôle du parquet compétent, a ouvert une enquête judiciaire pour déterminer les causes de l’incendie, alors que de multiples hypothèses sont encore possibles, dans l’attente des résultats des enquêtes finales.
Mustapha Benermel, expert en affaires forestières, a mis en garde contre la fragilité environnementale de la région d’Ain Lahcen, qui abrite une riche biodiversité et une forte densité de végétation, ce qui la rend vulnérable aux risques d’incendie, en particulier à la lumière du changement climatique. Il a appelé au renforcement des systèmes d’alerte précoce et à l’adoption de plans proactifs plus efficaces pour lutter contre ces phénomènes récurrents.
Le directeur de l’association écologique Al-Fajr a noté que les températures enregistrées dans la région étaient beaucoup plus élevées que les moyennes saisonnières habituelles, en particulier dans les zones montagneuses du nord, tout en soulignant la responsabilité de certains comportements humains irresponsables tels que la négligence, l’indifférence ou l’allumage d’incendies dans des zones forestières sensibles.
Message environnemental urgent
Cet incendie démontre une fois de plus la fragilité des écosystèmes forestiers face aux changements climatiques extrêmes et à la pression humaine constante. Les cartes prévisionnelles de l’Agence nationale des eaux et forêts avaient classé la région d’Ouedras en zone à haut risque, en raison de la combinaison de températures élevées et de vents d’est actifs.