Après une tournée réussie dans un certain nombre de festivals internationaux, le film marocain « Abdeleno » de Hicham Ayouch arrive sur le petit écran, apportant avec lui une vision artistique qui mêle comédie satirique et commentaires sociaux profonds.
Le film, qui a été présenté en avant-première lors de la 19e édition du Festival international du film de Marrakech en présence de ses principales vedettes, sera diffusé ce week-end sur la chaîne 2 dans le cadre de l’émission « Sunday Night » consacrée aux productions cinématographiques marocaines.
« Abdelino » raconte l’histoire d’un homme de 30 ans originaire d’Azemmour, qui travaille dans un village reculé et dont le simple travail consiste à coller des timbres-poste. Mais il vit dans un monde parallèle, où il est hanté par des rêves qui l’emmènent au Brésil, où il fantasme sur une histoire d’amour avec une star du feuilleton brésilien.
Malgré le caractère absurde et humoristique de l’histoire, le film propose une lecture critique d’une réalité sociale pleine de contradictions, passant en revue le système de comportements quotidiens qui enferme l’individu au nom de la tradition et de la religion, sans laisser de réelle marge de réflexion ou d’expression.
À travers le personnage d' »Abdellino », Hicham Ayouch soulève des questions fondamentales sur l’identité, la liberté et la dignité sous une forme comique non dénuée d’ironie intelligente, car le protagoniste incarne la lutte de l’individu contre une société qui lui impose des moules tout faits, à une époque où le besoin d’un discours libérateur qui redonne la parole à l’homme et le droit de choisir se fait sentir de manière urgente.
La distribution du film comprend certains des plus grands noms de la scène artistique marocaine, notamment Zohour Slimani, Said Baye, Nas Monteiro, Abdelrahim Tamimi, Manal Belhaj et Mariam Bakouch, qui ont offert une performance variée alliant comédie et drame, conférant à l’œuvre un équilibre artistique distinctif.
Le choix de projeter « Abdelino » à la télévision après son parcours dans les festivals confirme le désir du réalisateur de rapprocher cette œuvre du grand public marocain et de partager avec lui une expérience cinématographique porteuse d’une esthétique visuelle et d’un message humanitaire et sociétal profond.