Des astronomes ont découvert un composé chimique susceptible d’indiquer la présence de vie sur une exoplanète appelée K2-18b, située dans la constellation du Lion à environ 120 années-lumière de la Terre. Cette découverte fait suite à des observations minutieuses et répétées du télescope spatial James Webb, qui a détecté la présence de diméthyl-soufre (DMS) dans l’atmosphère de la planète, une molécule qui n’est produite sur Terre que par des organismes vivants, principalement des algues marines.
Le chef de l’équipe de recherche, Nico Madhusudhan, astrophysicien à l’université de Cambridge, a déclaré que les données indiquent la possibilité d’un océan chaud couvrant la surface de la planète, ce qui renforce l’hypothèse de l’existence de la vie sur la planète. M. Madhusudhan a qualifié cette découverte de « moment révolutionnaire », soulignant qu’il s’agit de la première preuve potentielle de l’existence de biomarqueurs sur une planète que l’on pense habitable.
Découverte en 2017, K2-18b est classée dans la catégorie des « quasi-Neptuniennes », c’est-à-dire des planètes plus grandes que la Terre mais plus petites que Neptune. En 2021, l’équipe de Madhusudhan a inventé un nouveau terme pour ces planètes, « Hycean », une combinaison des mots « hydrogène » et « océan », faisant référence à la possibilité qu’elles contiennent des océans d’eau chaude et des atmosphères riches en hydrogène.
La présence de soufre diméthylique dans l’atmosphère de K2-18b a été signalée pour la première fois en 2023, mais le signal était faible. Des observations récentes effectuées à l’aide d’un instrument plus sophistiqué sur le James Webb ont permis de documenter plus clairement la présence de ce composé, ainsi que la découverte d’un composé similaire connu sous le nom de disulfure de diméthyle. Les scientifiques estiment que la concentration de soufre diméthylique sur cette planète pourrait être 1 000 fois plus élevée que sur Terre.
Malgré l’enthousiasme de l’équipe de recherche, un certain nombre de scientifiques ont appelé à la prudence, notant que la planète pourrait ne pas être en réalité un océan aquatique, mais plutôt une masse de roche en fusion avec une couche dense d’hydrogène, un environnement qui n’est pas susceptible d’accueillir des formes de vie reconnaissables. C’est pourquoi les experts soulignent la nécessité de mener des expériences supplémentaires en laboratoire et d’observer plus avant la planète pour comprendre comment ces composés chimiques se forment dans des environnements extraterrestres.
Malgré la controverse scientifique, de nombreux chercheurs estiment que ce qui a été observé sur K2-18b constitue un tournant prometteur dans la recherche de la vie extraterrestre. Si ces indices sont confirmés, l’humanité pourrait faire un pas de plus vers la compréhension de la viabilité de notre galaxie.