Le président iranien Masoud Beheshtian a annoncé que le déplacement de la capitale de Téhéran était devenu une nécessité urgente en raison de la pression démographique massive et de l’aggravation de la crise de l’eau, déclarant que la ville ne pouvait plus accueillir davantage de personnes ou de constructions. Comme alternative possible, le gouvernement propose la région de Makran, dans le sud-est de l’Iran, qui bénéficie d’une situation stratégique et d’un potentiel de développement.
La crise de Téhéran : Les réservoirs d’eau ne sont remplis qu’à 8 %
Les autorités iraniennes mettent en garde contre une catastrophe hydraulique imminente à Téhéran, où le réservoir du barrage Amir Saber n’est rempli qu’à 8 %, tandis que d’autres réservoirs sont vides à 50 %. Cette situation a entraîné une baisse de la pression de l’eau dans les foyers et fait planer la menace d’une coupure totale de l’eau dans un avenir proche. Les autorités ont également imposé des restrictions sur la vente d’eau en bouteille, chaque personne n’étant autorisée à acheter que six canettes. La sécheresse est attribuée à des décennies de mauvaise gestion des ressources et à la construction excessive de barrages (de 316 à 647 entre 2012 et 2018 sans évaluation environnementale), ce qui a entraîné l’épuisement des eaux souterraines et une perte d’eau de 25 % due à la vétusté des canalisations.
Théories du complot et réalité administrative
Selon l’expert Mohsen Arbabian, certaines théories circulent en Iran et font état d’une ingérence des États-Unis et d’Israël dans la modification des conditions météorologiques pour provoquer la sécheresse : « Les États-Unis et Israël éloignent les nuages de pluie de l’Iran. Toutefois, d’autres experts mettent l’accent sur des erreurs administratives, telles que la construction de barrages sans études environnementales, ce qui entraîne des réservoirs peu profonds et la perte d’eaux souterraines.
Plan de relocalisation de la capitale : Le Makran, une alternative stratégique
Pezeshkian estime que le transport de l’eau depuis le golfe Persique est trop coûteux, ce qui fait de la délocalisation la seule solution. La région de Makran, dans le sud-est de l’Iran, est présentée comme un emplacement stratégique offrant de meilleures ressources en eau et des possibilités de développement, mais elle nécessite d’énormes investissements dans les infrastructures.