La section régionale du Syndicat national de l’enseignement supérieur de l’Université Ibn Zahr d’Agadir a exprimé son vif mécontentement face au silence du ministère de l’ enseignement supérieur sur l’affaire du « commerce des diplômes », qui a éclaté après l’arrestation d’un professeur d’université la semaine dernière, suscitant une large vague d’intérêt et de controverse dans les milieux universitaires et l’opinion publique.
Dans une longue déclaration, le bureau du syndicat explique que les comités d’inspection du ministère ont visité l’université depuis 2018 et ont enregistré des violations répétées liées à certains programmes de master, à la supervision académique et aux systèmes de sélection. Cependant, selon la déclaration, le ministère a choisi de ne pas divulguer les rapports d’inspection et n’a pas activé de mesures punitives ni transmis les violations au pouvoir judiciaire, ce qui a contribué à accroître les soupçons et à la récurrence de pratiques inappropriées au sein de l’université.
Le bureau du syndicat a indiqué qu’il avait déjà publié des déclarations dénonciatrices et organisé des manifestations auxquelles avaient participé des professeurs, des chercheurs et des employés,sans recevoir de véritable réponse du ministère concerné, ce qui a été perçu comme un encouragement tacite à l' »autoritarisme illégal ».
Le bureau a affirmé sa solidarité avec les voix universitaires qui rejettent tout comportement contraire à l’éthique professionnelle, appelant à la responsabilisation de toutes les personnes impliquées, y compris les responsables administratifs et les enseignants-chercheurs, et à l’application des lois pour assurer la protection de l’université et de sa réputation.
La déclaration rend les ministères et les autorités administratives successifsresponsables de la situation actuelle, estimant que le fait d’ignorer les avertissements précédents et de dissimuler des pratiques inacceptables a exacerbé le phénomène.
La déclaration a également dénoncé la tentative d’entraîner les institutions universitaires dans des conflits politiques et électoraux étroits, mettant en garde contre la transformation de l’université en un espace d’hégémonie et de règlement de comptes, au détriment de la réputation de l’université publique marocaine et du statut du professeur d’université.
Le bureau du syndicat a conclu son communiqué en appelant les professeurs à resserrer les rangs, à respecter les valeurs de l’intégrité scientifiqueet à signaler toute violation éventuelle par les voies syndicales et légales, afin de consolider la culture de la responsabilité et de préserver la crédibilité du diplôme universitaire marocain.