Le projet de gazoduc afro-atlantique, qui reliera le Nigeria et le Maroc, est la pierre angulaire d’une nouvelle réalité géo-énergétique qui prend forme sur le continent africain. Lancé sous l’égide de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ce mégaprojet de 7 000 kilomètres de long, qui traverse 11 pays africains, recèle un énorme potentiel pour remodeler l’économie régionale et internationale.
Le gazoduc pourra transporter jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, dont plus de la moitié sera destinée à l’Europe, réduisant ainsi la dépendance de l’UE à l’égard de fournisseurs instables. Au niveau africain, le projet est l’occasion d’utiliser plus efficacement les ressources naturelles et de promouvoir l’intégration régionale.
En tant que point d’accès final à cette route énergétique stratégique, le Maroc renforce sa position de plaque tournante régionale de l’énergie. Le gazoduc contribuera à sécuriser l’approvisionnement en électricité, en particulier pendant les périodes de pointe, à soutenir le développement industriel local et à générer des recettes annuelles pouvant atteindre 2 milliards de dollars, qui pourront être affectées à des projets d’énergie renouvelable, en particulier solaire et éolienne.
Pour le Nigeria, le projet est un moyen d’accroître ses exportations de gaz et d’augmenter ses revenus. Les pays du Sahel bénéficieront de nouvelles opportunités d’emploi et d’un meilleur accès aux sources d’énergie, ce qui stimulera leur développement industriel.
Le projet devrait augmenter le PIB du Maroc de 1 à 2 % par an, stimuler la croissance économique et favoriser l’intégration régionale entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord.
Malgré ses perspectives prometteuses, le projet est confronté à des défis concrets, notamment des troubles politiques, des risques sécuritaires et des difficultés de financement. Mais une vision stratégique et une coopération étroite entre les pays concernés et les partenaires du secteur privé peuvent faire de ce projet une réussite africaine.
L’Atlantic Gas Pipeline n’est pas seulement un projet d’infrastructure, mais le symbole d’une nouvelle Afrique qui se place sur la carte mondiale, construit des partenariats équilibrés avec l’Europe et joue un rôle clé dans la transition énergétique mondiale. Le Maroc, de par sa situation géographique, sa stratégie énergétique et ses ambitions de développement, est au cœur de cette transformation historique.