Le président nigérian Bola Tinubu a ordonné mercredi la déclaration de l’état d’urgence sécuritaire à l’échelle nationale, en réponse à la détérioration de la situation sécuritaire qui se poursuit avec une série d’enlèvements massifs de citoyens par des extrémistes, selon les médias occidentaux qui ont suivi les événements.
Les médias ont indiqué que M. Tinubu avait pris un décret imposant l’état d’urgence et déclenchant la conscription supplémentaire des forces armées nigérianes (NAF), soulignant que « l’aggravation de la situation sécuritaire exige une action immédiate et décisive pour protéger les citoyens et reprendre la vie quotidienne en toute sécurité ».
Selon les cas recensés, en une semaine, les extrémistes ont enlevé environ 315 étudiants, enseignants et autres citoyens dans différentes régions du Nigeria. Les secours ont permis de libérer certains d’entre eux, d’autres se sont échappés par leurs propres moyens, mais le sort de 265 enfants et de leurs enseignants reste inconnu, ce qui a suscité l’indignation de l’opinion publique et la pression politique sur le gouvernement.
Le week-end dernier, M. Tinubu a approuvé des plans visant à augmenter de 50 000 le nombre de policiers, afin de contrer la menace croissante. Depuis le début des années 2000, le groupe terroriste Boko Haram contrôle certaines parties du Nigeria, en commençant en 2002 dans le nord-est et en s’étendant au Cameroun, au Nigeria et au Tchad.
Parallèlement, le Wall Street Journal note que le Nigeria est le théâtre de conflits sanglants entre les agriculteurs, pour la plupart chrétiens, et les éleveurs pour le contrôle des terres et de l’eau. Depuis 2010, jusqu’à 12 000 personnes pourraient avoir été tuées dans ces affrontements, ce qui aggrave la crise humanitaire dans le pays.
Dans un contexte parallèle, le président américain Donald Trump a annoncé il y a quelques jours qu’il avait chargé le Pentagone de se préparer à prendre des mesures drastiques pour protéger les chrétiens au Nigéria, et a averti de retenir l’aide américaine et de suspendre la coopération si la situation ne s’améliore pas.
L’administration du président nigérian a déclaré cette semaine que Washington et Abuja étaient parvenus, à l’issue de négociations sur la sécurité, à un accord visant à renforcer la coopération dans la lutte contre les extrémistes sur le sol nigérian, soulignant que les efforts étaient conjoints pour la protection et la stabilité.