La Cour constitutionnelle de Corée du Sud a confirmé vendredi la décision de démettre le président Yoon Seok-yeol de ses fonctions, après avoir décidé à l’unanimité que ses actions de décembre dernier constituaient une violation manifeste de la constitution, notamment la brève imposition de la loi martiale sans respecter les exigences légales.
Selon KCNA, le jugement, qui a été lu par le président intérimaire de la Cour, Moon Hyung-bae, a été diffusé en direct à la télévision et est entré en vigueur immédiatement, ce qui signifie que le président a été immédiatement démis de ses fonctions.
La décision de destitution a été prise par l’Assemblée nationale, dominée par l’opposition, à la mi-décembre, à la suite de graves accusations portées contre Leon, notamment l’imposition de la loi martiale le 3 décembre, l’envoi de forces de sécurité au parlement pour empêcher un vote contre le décret présidentiel et l’ordre d’arrestation d’un certain nombre d’hommes politiques.
Commentant le jugement, le juge Moon Hyung-bae a déclaré : « Les effets négatifs sur l’ordre constitutionnel et les pertes causées par la violation de la loi étaient graves, et la protection de la constitution par le biais de la destitution est un intérêt suprême qui l’emporte sur les pertes qui pourraient résulter de la destitution du président ».
La Cour a confirmé la quasi-totalité des accusations, confirmant que le président n’avait pas respecté les exigences légales pour déclarer la loi martiale et qu’il avait utilisé ses pouvoirs de manière inconstitutionnelle pour saper le processus législatif.
Pour sa part, le parti au pouvoir, le People’s Power Party, a annoncé qu’il acceptait « humblement » la décision du tribunal, tandis que le Democratic Party, parti d’opposition, a qualifié le jugement de « victoire pour le peuple et la démocratie ».
En vertu de cette décision, la constitution sud-coréenne prévoit l’organisation d’élections présidentielles anticipées dans un délai de 60 jours, alors que l’on s’attend à ce qu’elles se tiennent le 3 juin, date à laquelle tous les regards seront tournés vers le choix d’un successeur à la présidente destituée.
Des milliers de partisans et d’opposants au président se sont rassemblés dans le centre de Séoul, reflétant le profond fossé que la récente crise politique a creusé au sein de la société coréenne.
Yoon Seok-yeol fait également l’objet d’un procès pénal distinct pour rébellion, dans le cadre d’un nouveau développement judiciaire qui complique encore le paysage politique du pays.