LE CAIRE – La Coordination des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) a indiqué, mercredi 3 décembre 2025, que le point de passage de Rafah sera ouvert dans les prochains jours exclusivement pour permettre aux habitants de la bande de Gaza de sortir vers le territoire égyptien, conformément à l’accord de cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Gaza. L’opération sera menée en coordination avec les autorités égyptiennes et la délégation de l’Union européenne qui supervise le point de passage, à l’instar du mécanisme mis en place en janvier 2025.
Kogat a déclaré dans un communiqué sur la plateforme X : « Conformément à l’accord de cessez-le-feu et aux instructions émanant du niveau politique, le point de passage de Rafah sera ouvert dans les prochains jours, exclusivement pour la sortie des habitants de la bande de Gaza vers l’Égypte. Elle a expliqué que cette mesure avait été approuvée par les services de sécurité israéliens et qu’aucune personne ne serait autorisée à entrer dans la bande de Gaza depuis l’Égypte pour le moment.
Contexte et implications immédiates
Le point de passage devait ouvrir récemment en octobre dans le cadre de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, qui est entré en vigueur le 10 octobre après une guerre génocidaire de deux ans, mais Israël ne s’y est pas conformé. Les forces d’occupation ont fermé le point de passage de Rafah au début de leur opération militaire dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, au début du mois de mai 2024, et ont empêché l’entrée ou la sortie des citoyens de la bande de Gaza.
La fermeture du point de passage intervient dans le contexte d’une grave crise humanitaire à Gaza après la guerre, et les Nations unies et les organisations d’aide ont demandé à plusieurs reprises sa réouverture. Il a été confirmé que la sortie se ferait en coordination avec Le Caire et la mission de l’Union européenne qui supervise le point de passage, et qu’elle serait similaire au mécanisme mis en place en janvier 2025.
La situation dans la bande de Gaza : Des chiffres terrifiants
Selon le ministère de la santé de Gaza et des organisations internationales, en octobre, l’action militaire avait tué plus de 67 000 personnes et en avait blessé environ 170 000 autres. La bande de Gaza a le taux le plus élevé au monde d’enfants amputés par habitant.
En août 2025, les Nations unies ont officiellement confirmé l’existence d’une famine (phase 5 de l’IPC) dans le gouvernorat de Gaza, avec l’espoir qu’elle s’étende à d’autres gouvernorats du centre et du sud. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 132 000 enfants de moins de deux ans risquent de mourir de malnutrition aiguë.
Plus de 16 500 patients ont encore besoin d’un traitement vital en dehors de Gaza, qui est difficile d’accès en raison de la destruction quasi-totale des infrastructures médicales et des restrictions de voyage. Les partenaires humanitaires des Nations unies ont intensifié leurs efforts pour se préparer à l’hiver, car les pluies et le froid aggravent les conditions de vie de quelque 1,5 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays qui ont toujours besoin d’une aide urgente.