Les récentes fuites du journaliste Hamid El Mahdaoui n’étaient pas un simple accident, mais ont révélé le vrai visage de la réalité médiatique au Maroc sous la direction du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed El Mahdi Bensaïd. Le ministre, qui se disculpe publiquement de ces fuites, est en fait un élément clé du problème plus large. Son approche semble consister à introduire des éléments opportunistes et non qualifiés sur la scène journalistique, menaçant de saper l’intégrité professionnelle dans le secteur.
Les fuites de Mahdaoui ont mis en lumière les détails de la réunion du comité d’éthique du comité intérimaire de gestion des affaires de la presse et de l’édition, où la manipulation des organes de presse et leur subordination à des intérêts particuliers et à des pressions extérieures étaient évidentes. Malgré les tentatives du ministre de se présenter comme un gardien des « institutions » et un promoteur du rôle du Conseil national de la presse, la réalité montre un plan délibéré pour dépouiller le journalisme de son essence éthique et professionnelle.
Des voix parlementaires et de l’opposition ont exprimé leur extrême surprise. Le parlementaire Abdessamad Haykar a directement mis en cause le ministre, affirmant que le comité intérimaire « n’a pas rempli ses fonctions et a pris des risques injustifiés ». La parlementaire Nadia Touhami est allée plus loin, attaquant le ministère pour avoir subordonné l’éthique à la logique de l’argent et de l’influence. La parlementaire Nadia Touhami est allée plus loin, attaquant le ministère pour avoir subordonné les principes éthiques à la logique de l’argent et de l’influence, affirmant que ces fuites révèlent « ce qui se passe dans les coulisses » et que ce qui est caché est encore plus grand.
D’autre part, Bensaïd a cherché à redorer son image publique, affirmant que l’intervention du gouvernement n’est pas permise et que son rôle se limite à soutenir les organes, mais il n’a pas fourni de réponse définitive sur son implication antérieure dans la nomination des membres de ces comités, ni sur son silence face aux infiltrations dans le processus journalistique.
Ces fuites ne représentent pas une erreur individuelle, mais plutôt l’expression d’une stratégie continue qui contribue à la désintégration de l’intégrité dans le journalisme marocain, où le Comité d’éthique et le Conseil national de la presse deviennent des outils de compromis et de contrôle personnel, plutôt qu’un bouclier pour les valeurs démocratiques et la liberté d’opinion.
La situation actuelle soulève des questions essentielles : Qui défend les principes de l’éthique ? Qui maintient l’indépendance de la presse ? Le ministre Bensaïd restera-t-il au cœur du problème ou deviendra-t-il une solution ? Les fuites de Mahdaoui révèlent une image inquiétante de l’avenir des médias au Maroc si ce processus se poursuit, un signe avant-coureur de la perte de tout sens de la liberté et du professionnalisme dans le secteur des médias nationaux.