La nouvelle loi sur la « mobilisation générale », approuvée par le gouvernement algérien le 20 avril 2025, a suscité une vague d’inquiétude et de rejet populaire, de nombreux citoyens la considérant comme une nouvelle tentative du régime de renforcer son emprise sur le pouvoir, plutôt que comme une réponse à une menace extérieure, comme cela a été officiellement annoncé.
Cette loi, probablement conforme aux dispositions constitutionnelles relatives à l’état d’urgence, accorde des pouvoirs étendus au président et au commandement militaire en cas de guerre ou de crise nationale majeure. Son annonce a été accompagnée d’un discours très ferme du chef d’état-major de l’armée, le général de corps d’armée Saïd Changria, dans lequel il a parlé d' »ennemis extérieurs » visant l’unité et l’indépendance de l’Algérie et a appelé à une mobilisation nationale générale.
Cependant, la rue algérienne n’a pas accueilli cette loi dans le même esprit. Les réseaux sociaux se sont rapidement remplis d’appels à la libération de détenus politiques, et non de prétendues guerres. De nombreux réservistes et anciens militaires ont exprimé leur refus de participer à toute mobilisation « au service d’un régime qui ne les respecte pas », comme ils le disent.
Face aux critiques croissantes, les autorités ont lancé une campagne médiatique pour rassurer le public. Le général de division à la retraite Abdelaziz Megahed et la directrice de l’Observatoire de la société civile, Ibtisam Hamawi, ont tenté d’offrir des interprétations alternatives du contenu de la loi, affirmant qu’elle n’avait pas de caractère militaire, mais visait plutôt à « organiser la solidarité nationale et à contrer les campagnes médiatiques hostiles ».
Des journaux français tels que Le Figaro et LeJournal du Dimanche ont exprimé leur scepticisme quant aux intentions de la loi, estimant qu’elle pourrait être un outil pour instiller la peur à l’intérieur du pays, en particulier compte tenu des tensions diplomatiques de l’Algérie avec la France, le Maroc, la Libye et le Mali.
Les analystes politiques estiment que le régime au pouvoir en Algérie est confronté à une crise de légitimité croissante, en particulier après les élections anticipées de 2024 où, selon des fuites, le taux de participation n’a pas dépassé les 100 %. 10%. Le pays vit effectivement sous un état d’urgence non déclaré depuis 2020.
Ainsi, la « loi de mobilisation générale » apparaît comme un nouveau moyen de consolider le pouvoir du régime à un moment où les demandes populaires pour une véritable réforme politique et la libération de la vie publique de l’emprise d’un régime autoritaire, loin de la rhétorique de la guerre et de la confrontation, sont en train de s’intensifier.