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L’hôpital Hassan II d’Agadir fait l’objet d’une tempête de critiques et de protestations après une série d’événements tragiques, notamment l’enregistrement de huit décès maternels et le refus de recevoir un cas urgent d’un nourrisson atteint d’une grave malformation congénitale, qui ont déclenché l’indignation du public, laquelle s’est traduite par des manifestations massives devant l’établissement de santé. La crise est rapidement devenue une question nationale qui a suscité l’intervention personnelle du ministre de la santé et ouvert la porte à un large débat politique sur la réalité du système de santé au Maroc.
Vidéo choquante et manifestations populaires
Depuis quelques jours, des vidéos d’un père portant un nourrisson de 3 mois atteint de spina-bifida, qui n’a pas été soigné malgré la gravité de son état, circulent. Cette scène a suscité une vague d’indignation, surtout après l’annonce de décès dans la maternité.
Le dimanche 14 septembre 2025, des centaines de citoyens ont manifesté devant l’hôpital, scandant des slogans dénonçant « la négligence médicale » et « l’hôpital qui tue les patients ». De multiples témoignages ont fait état d’une lutte quotidienne contre le manque de médicaments, le manque d’équipement et le manque de conditions d’hygiène.
Intervention du ministre et licenciements au plus haut niveau
Amine Tahraoui, ministre de la Santé et de la Protection sociale, a effectué une visite surprise à l’hôpital le mardi 16 septembre, où il a annoncé le transfert de l’enfant malade à Marrakech et sa prise en charge immédiate. Il a également annoncé le limogeage du directeur régional de la santé de la région de Souss Massa, du directeur de l’hôpital et d’un certain nombre de fonctionnaires régionaux.
Le ministre a révélé de « graves déséquilibres », notamment l’absence de personnel médical, des dysfonctionnements fréquents des équipements et une grave pénurie de médicaments. Il a souligné que la situation sera redressée par la nomination d’une nouvelle direction, l’approvisionnement de l’hôpital en médicaments pour plusieurs mois et la mise en place d’un système permanent de maintenance des équipements.
Une crise nationale au-delà d’Agadir
La crise ne se limite pas à Agadir. Des politiciens de l’opposition et des voix de la majorité ont mis en garde contre une « catastrophe nationale » dans le secteur de la santé. Des rapports parlementaires font état de blocs opératoires suspendus par manque d’anesthésiques, d’une grave pénurie de personnel et même de « chats errants dans les couloirs de l’hôpital ».
La parlementaire Fatima Tamni a qualifié la situation d' »effondrement structurel », tandis que Mohamed Ouzine a souligné que « le fossé entre les promesses du gouvernement et la réalité ne cesse de se creuser ». Les demandes des députés portaient sur un plan d’urgence, la redistribution des ressources, l’ouverture du centre hospitalier universitaire d’Agadir et la mise en place de mécanismes de gouvernance stricts.
Risque d’extension des manifestations
La colère croissante du public suggère que la crise d’Agadir pourrait se transformer en un mouvement social plus large, d’autant plus que des incidents similaires ont été enregistrés dans des hôpitaux de Casablanca et d’autres régions. D’ores et déjà, des appels ont été lancés pour que de nouvelles marches soient organisées dimanche prochain.
Dans ce contexte, les citoyens s’interrogent : Des mesures urgentes permettront-elles de rétablir la confiance dans le secteur de la santé, ou la crise est-elle trop profonde pour être résolue par des décisions immédiates ?