Le système intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) a officiellement confirmé, pour la première fois, des signes de famine dans la bande de Gaza, où plus de 514 000 personnes, soit près d’un quart de la population, souffrent de graves pénuries alimentaires. Les projections du CIP indiquent que ce nombre pourrait atteindre 641 000 à la fin du mois de septembre 2025, en particulier dans les zones les plus touchées telles que la ville de Gaza, Deir al-Balah et Khan Younis. C’est ce qui ressort d’un rapport publié par Reuters le jeudi 21 août 2025.
Détails de la situation humanitaire Selon les experts du CIP, trois critères doivent être remplis pour que la famine soit officiellement déclarée : Au moins 20 % de la population doit souffrir de pénuries alimentaires aiguës (phase 5), un tiers des enfants doit souffrir de malnutrition sévère et le taux de mortalité doit atteindre deux cas par jour pour 10 000 personnes. Bien que Gaza n’ait pas encore atteint ces seuils, les organisations humanitaires préviennent que les conditions actuelles répondent déjà à la définition de « famine, pauvreté et mort ».
Les Nations unies, ainsi que des pays comme la Grande-Bretagne, le Canada et l’Australie, ont qualifié la crise de « proportions incroyables », tandis que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que Gaza était confrontée à une « catastrophe humanitaire massive ». Israël, qui contrôle les points de passage de Gaza, dément ces informations, et l’agence israélienne COGAT parle d’une « fausse campagne » menée par le Hamas et l’ONU, affirmant que l’aide parvient à Gaza mais est interceptée par des militants, ce que le Hamas nie avec véhémence.
Contexte de la crise L’annonce intervient alors que la guerre entre Israël et le Hamas dure depuis le 7 octobre 2023 et que les hostilités ont coûté la vie à plus de 62 000 Palestiniens, selon le ministère de la santé de Gaza. Depuis mars 2025, la bande de Gaza est soumise à un blocus strict qui a interrompu l’acheminement de l’aide humanitaire et commerciale, ce qui a encore aggravé la crise. Les efforts de médiation des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte pour parvenir à un accord de trêve se poursuivent, sans qu’aucune avancée n’ait été réalisée jusqu’à présent.
Réactions internationales Un sondage Reuters/Ipsos a montré que 65 % des Américains soutiennent la fourniture d’une aide alimentaire à Gaza, malgré les déclarations du président américain Donald Trump qui s’y oppose, suscitant un débat au sein du Parti républicain. Le porte-parole de l’ONU, Stephane Dujarric, a exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts pour alléger les souffrances des habitants de Gaza, notant qu’ils « manquent de tout ».
C’est la cinquième fois en 14 ans que l’IPC enregistre des conditions de famine mondiale, après des cas similaires en Somalie (2011), au Soudan du Sud (2017) et au Soudan (2024). Les organisations humanitaires appellent à l’ouverture de couloirs de sécurité pour l’acheminement de l’aide et à un cessez-le-feu immédiat afin d’éviter que la situation ne se dégrade en une catastrophe humanitaire sans précédent.