Le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch a annoncé que plus de 11,4 millions de Marocains bénéficient désormais d’une assurance maladie obligatoire de base pour ceux qui ne peuvent pas cotiser, dans le cadre des réformes globales lancées par le Royaume pour moderniser son système de santé et en améliorer l’efficacité.
Le programme Amu-Toledan : Couverture gratuite et taux d’utilisation élevés
Lors d’une séance de questions orales à la Chambre des conseillers mardi, M. Akhannouch a expliqué qu’environ 4 millions de ménages – équivalant à 11,4 millions de bénéficiaires – sont actuellement couverts par le programme Amu-Tadhamun, jusqu’en juin 2025.
Ce programme offre aux bénéficiaires des services de santé gratuits dans les hôpitaux publics, avec la possibilité de bénéficier de services similaires dans des cliniques privées enregistrées auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale, selon le choix des familles.
L’État prend en charge chaque année le coût des cotisations sociales pour ce groupe, qui s’élève à 9,5 milliards de dirhams (1,05 milliard de dollars), ce qui garantit la viabilité du programme. La couverture sanitaire au Maroc est passée de 42,2 % avant le lancement du programme à 88 % actuellement.
Aide sociale directe aux enfants, aux femmes et aux personnes âgées
Outre la couverture médicale, M. Akhannouch a noté que près de 4 millions de familles bénéficiaient d’une aide sociale directe à la fin du mois d’avril, ce qui représente 12 millions de Marocains. Cela comprend 5,5 millions d’enfants, plus d’un million de personnes âgées de plus de 60 ans et 420 000 veuves, dont environ 340 000 sont sans enfant.
Depuis le lancement du programme, plus de 34 milliards d’AED (3,75 milliards de dollars) d’aide sociale directe ont été distribués.
Augmentation significative du budget de la protection sociale
Les dépenses de protection sociale atteindront 39 milliards de dirhams (4,3 milliards de dollars) en 2025 et dépasseront 41 milliards de dirhams (4,53 milliards de dollars) en 2026, contre 32 milliards de dirhams (3,53 milliards de dollars) en 2024.
Le gouvernement a également élargi l’inscription des travailleurs actifs dans les systèmes de retraite afin d’assurer leur avenir professionnel et social, et se prépare également à lancer l’indemnisation du chômage pour les salariés avant la fin de 2025, afin d’améliorer leur stabilité économique et sociale.
Investissements massifs dans la santé et l’éducation
Dans le cadre des réformes du système de santé, le budget de la santé a augmenté de 65 %, passant de 19,7 milliards de dirhams (2,17 milliards de dollars) en 2021 à 32,6 milliards de dirhams (3,6 milliards de dollars) en 2025.
Dans le secteur de l’éducation, le gouvernement met en œuvre la feuille de route 2022-2026, avec plus de 85 milliards AED (9,39 milliards de dollars) alloués au budget de l’éducation en 2025 et 9,5 milliards AED (1,04 milliard de dollars) par an jusqu’en 2027.
L’augmentation des salaires concerne aussi bien le secteur public que le secteur privé
Le gouvernement a approuvé d’importantes augmentations de salaires pour quelque 4,25 millions de citoyens, dont 1,25 million d’employés du secteur public et 3 millions de travailleurs du secteur privé, pour un coût total de plus de 45 milliards de dirhams (4,97 milliards de dollars) jusqu’en 2026.
Ces augmentations sont les suivantes :
- Une augmentation générale des salaires de 1 000 AED (110,5 USD) par mois en deux phases.
- Augmentation de 15 % du salaire minimum dans les activités non agricoles.
- Augmenter les salaires minimums dans le secteur agricole.
Vers un État social moderne
Akhannouch a souligné que la consolidation des fondements de l’Etat social est un choix stratégique adopté par le gouvernement depuis le début de son mandat, et s’inscrit dans l’ambitieuse vision royale du Roi Mohammed VI d’édifier un Etat moderne qui garantit à ses citoyens le droit de vivre dans la dignité.