Un tribunal algérien a condamné jeudi 27 mars l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu depuis novembre 2024, à cinq ans de prison, soit la moitié de la peine requise par l’accusation, a rapporté un correspondant de l’AFP présent dans la salle d’audience.
Ce jugement constitue un événement grave dans le contexte de l’escalade de la crise politique et diplomatique entre l’Algérie et la France, l’affaire Sansal étant devenue le symbole d’une tension sans précédent entre les deux pays. L’écrivain, âgé de 80 ans et atteint d’un cancer de la prostate, a été condamné pour atteinte à l’unité et à l’intégrité du territoire national algérien.
Cette condamnation fait suite aux propos qu’il a tenus dans un média français, Frontières, où il a réaffirmé ce qu’il a qualifié de « vérité historique », à savoir que les territoires de l’est du Maroc ont été découpés et annexés à l’Algérie au cours de la période coloniale française.
De nombreux observateurs considèrent cette condamnation comme une « condamnation à mort de facto », compte tenu de la détérioration de l’état de santé de l’écrivain qui, selon ses partisans, n’a commis que le « crime de penser et d’exprimer ses opinions ».