Dans son rapport annuel sur les infrastructures financières et les paiements à l’horizon 2024, la Banque du Maroc a annoncé une croissance remarquable du secteur des portefeuilles électroniques, principalement due à la distribution d’aides sociales via ces plateformes, qui sont devenues un outil essentiel pour l’inclusion financière. Cependant, leur utilisation dans les paiements quotidiens reste encore limitée, notamment chez les commerçants qui sont réticents à les adopter.
A la fin de l’année 2024, 21 services de portefeuilles électroniques étaient disponibles sur le marché marocain, dont 12 fournis par des établissements de paiement. Le solde total de ces portefeuilles a augmenté de 32% en un an, atteignant 13,7 millions d’unités contre 10,4 millions en 2023. Les établissements de paiement contrôlent 73% du total, soit environ 10 millions de wallets, contre 7,4 millions l’année précédente.
Cette reprise est attribuée à la fourniture de l’aide sociale via les comptes de paiement, qui sont devenus un canal clé pour l’inclusion financière. Le nombre de transactions effectuées par l’intermédiaire de ces portefeuilles a presque doublé, passant de 9,7 millions en 2023 à 19,7 millions en 2024, pour une valeur totale de 3,9 milliards AED, contre 2,1 milliards AED l’année précédente.
Pour les établissements de paiement, le paiement de factures représente toujours 65 % des transactions, bien que sa part ait diminué par rapport aux 78 % enregistrés en 2023. Les transferts par téléphone ont augmenté (27 % contre 17 %), tandis que les paiements chez les commerçants restent à 6 % et les retraits aux guichets automatiques à seulement 2 %. Les portefeuilles liés aux comptes bancaires enregistrent 53 % des transactions pour les paiements de factures et 26 % pour les transferts, avec une légère augmentation des paiements marchands à 7 % (contre 5 % en 2023).
En termes de valeur, les virements dominent dans les établissements bancaires (47 %), suivis par les retraits (34 %). Dans les établissements de paiement, les paiements de factures représentent 57 %, tandis que les paiements commerciaux ne représentent que 1 % du volume total.
Le solde a connu une croissance continue de 26 % dans les établissements bancaires et de 35 % dans les établissements de paiement, après des hausses similaires en 2023. Cette dynamique est liée à l’expansion des comptes de paiement, qui passent de 10,3 millions en 2023 à 13,8 millions en 2024.
Le nombre total de transactions en espèces a augmenté de 27% pour atteindre 625 millions de transactions d’une valeur de 5543 milliards AED (+12%). Les transferts en espèces ont conservé 48,9 % du nombre et 61,1 % de la valeur, devant les cartes bancaires (30,8 % du nombre et 1,1 % de la valeur). Les paiements par téléphone restent marginaux à 0,1% de la valeur malgré 3,1% du volume, tandis que les transferts instantanés progressent à 1,1% (vs. 0,4%).
Les transactions par carte bancaire ont augmenté de 17% en nombre pour atteindre 192,5 millions de transactions, d’une valeur de 63 milliards AED (+11%). Les retraits d’espèces dominent avec 401 millions de transactions pour une valeur de 403 milliards AED (+1,1% en valeur, -0,3% en volume). Les paiements représentent désormais 32% des transactions (contre 29%) et 14% de la valeur (contre 13%).
Les paiements TPE ont augmenté de 17% pour atteindre 153,3 millions de transactions d’une valeur de 52,2 milliards AED, tandis que les paiements en ligne ont augmenté (+20% en nombre, +11% en valeur). En revanche, les paiements par DAB ont diminué (-21% en nombre, -47% en valeur).